Décidemment, il n’a pas été facile de quitter Battambang, aux
allures tranquilles, mais qui nous a tant apporté. Nous en repartons pleins de
toutes ces expériences, encore plus acquis au Cambodge, à la gentillesse des
Cambodgiens, un peu plus conscients de leur histoire et de leur culture.
Notre prochaine destination est la capitale, Phnom Penh. Nous
découvrons une cité en pleine expansion, fiévreuse, aux allures de Saigon. Nous
traversons de longs faubourgs industrieux avant de parvenir en son centre
historique où dominent les temples et le palais royal.
Nous restons 3 jours dans la capitale, juste assez pour en
percevoir les possibilités, l’étendue, assez également pour prendre la mesure
de la pollution qui y règne. A chaque averse, les égouts bouchés se déversent
dans les rues, inondées d’eaux boueuses, par endroits bleuâtres.
C’est aussi pour nous une nouvelle occasion de prendre
conscience du passé trouble du pays, en imaginant cette capitale vidée de sa
population en un jour par les Khmers Rouges, le 17 avril 1975. Sans opposer de
résistance, car c’est dans leur culture bouddhiste, les 2,5 millions d’habitants
de Phnom Penh sont partis en errance sur les routes du pays, découvrant jour
après jour des atrocités sans nom.
Pour l’heure, la cité pleure son roi, Norodom Sihanouk,
décédé mi-octobre en Chine, dont la dépouille est exposée au palais royal
pendant 3 mois avant son enterrement. Ce roi qui avait été mis sur le trône en
1941, à l’âge de 18 ans, par les Français qui pensaient pouvoir le manipuler,
est en fait resté au centre de la vie politique de son pays malgré ses
vicissitudes. Sa personnalité forte, vénérée par les Cambodgiens reste
néanmoins ambiguë. Il fut roi, puis premier ministre, il connut l’exil, puis le
retour au pouvoir lors de son second règne comme roi de 1993 à 2012. Un deuil
national est imposé qui prive les Cambodgiens de leur traditionnelle fête de
l’eau.
Nous entrons dans l’enceinte du palais royal sans pouvoir le
visiter car il est fermé au public, mais nous découvrons quelques splendeurs de
la cour, dont le joyau est la pagode d’argent au sol pavé de dalles de ce
précieux métal. La pagode contient des Bouddhas en or massif incrustés de
pierres précieuses. Même les Khmers Rouges n’ont pas osé profaner ce
sanctuaire.
Nous visitons le musée national. Il contient une
collection unique au monde de statues Khmères, dont de très belles pièces
provenant des temples d’Angkor.
Nous assistons le soir à un remarquable spectacle de danses
traditionnelles. Ses incontournables Apsaras nous épatent par l’agilité de
leurs doigts, mais leurs charmes ne rendent pas plus supportable la musique qui
éprouve nos nerfs. D’ailleurs, Adèle quittera le spectacle de fort mauvaise
humeur.
Le palais royal...
où le peuple pleure...
son roi.
Les femmes préparent pour l'enterrement...
de bien curieux chapeaux...
Dans la Pagode d'Argent...
des Bouddhas...
encore des Bouddhas...
toujours des Bouddhas.
Au Musée National, un bronze de Vishnou.
Un superbe Ganesh.
Sacrées Apsaras !
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