Une journée riche en émotions

Je trouve sur internet un guide francophone d’excellente réputation pour découvrir la région de Battambang. Il s’agit de Sarom, un cambodgien arrivé en France à l’âge de 3 ans et qui est revenu dans son pays pour monter une chambre d’hôte avec sa délicieuse femme Annie (chezsambattambang.over-blog.net/).

En venant nous chercher, Sam nous promet déjà une surprise : cela tombe bien, c’est aujourd’hui l’anniversaire d’Adèle. En effet, Adèle retrouve son amie Loïse car Sylvain et Céline ont passé la nuit chez Sam. Nous sommes heureux de pouvoir prendre le petit déjeuner avec eux avant leur départ pour Siem Reap.

Nous faisons aussi la connaissance de Ghislaine et Danièle qui viennent avec nous pour la visite.

Et là, nouvelle surprise, Sam prend Valentine et Marie sur sa moto tandis que nous partons en tuk-tuk. Les grandes sont ravies : elles concrétisent un rêve dont elles nous parlent depuis le début du voyage et elles afficheront un « sourire tranche papaye », selon l’expression réunionnaise, pendant toute la journée. Cela fait plaisir à voir.

D’abord, Sam nous emmène devant une pagode où il nous parle de la vie quotidienne des moines. Nous apprenons par exemple que pour mieux se défaire de leur apparence physique, ils se rasent non seulement le crane, mais aussi tout le reste du corps. Il nous explique  également la différence entre les pagodes, lieux de vie ouvert à tous, et les temples dédiés aux dieux. Devant les stupas, leurs tombeaux, il nous décrit les rites funéraires des bouddhistes : le corps est brûlé sur un feu de bois, la famille récupère ensuite les os parmi les cendres, pour les laver par 3 fois dans du lait de coco. Une fois la construction du stupa finie, ces restes  y seront remisés à l’occasion d’une fête. Une nouvelle fête sera célébrée 3 ans plus tard pour clore le deuil définitivement.

L’ambiance se plombe soudain quand nous faisons le tour d’un monument commémoratif des atrocités commises par les Khmers rouges sous une pluie battante. Les sculptures décrivent des scènes inhumaines de façon très réaliste, jusqu’à des actes de cannibalisme. C’est le cœur au bord des lèvres que nous quittons l’endroit, en nous demandant dans quelle mesure les Khmers parviennent à surmonter un tel traumatisme et à côtoyer certains de leurs bourreaux.

Décidemment le Cambodge soulève en nous beaucoup de sentiments contradictoires.

Mais voilà que Sam nous emmène voir une fabrique de pâte de poisson : le prahoc, que nous avons déjà eu l’occasion de découvrir au Laos. Cette fois encore, nous avons le cœur au bord des lèvres mais pour d’autres raisons : l’odeur de poisson pourri est insoutenable ! Cette industrie est très déconcertante pour notre odorat d’occidentaux. La visite s’achève au pas de course.

Nous partons ensuite pour les rizières car Battambang est le grenier à riz du Cambodge. En fait nous apprendrons que les cambodgiens profitent peu de leur bon riz car il est finalement destiné à l’exportation pour les chinois. C’est quand même un comble ! Mais jusqu’où les chinois n’iront-ils pas…
Nous visitons enfin une belle maison traditionnelle khmer, que la propriétaire a réussi a récupérer après la période des Khmers rouges. Comme beaucoup d'autres, elle a du se battre pour faire valoir ses droits car ces derniers avaient détruits tous les registres du cadastre. De plus, elle est la dernière de sa famille qui a été massacrée. 
Il est temps de clore cette belle journée par un bon dîner pour les 3 ans d’Adèle. La veille pendant qu’elle faisait la sieste, nous avons erré en ville à la recherche de petits cadeaux qui pourraient lui plaire. Nous avons fini par trouver le « costume de princesse chinoise » que ses grandes sœurs voulaient lui offrir. Adèle a donc soufflé ses 3 bougies à Battambang et ouvert ses paquets décorés avec amour par Valentine et Marie.

Les retrouvailles d'Adèle et Loïse.

A moto avec Sam.

Visite de la pagode.

Vu à la porte d'un moine.

Robes safran.

Le mémorial du génocide.

Scènes de la vie quotidienne sous les Khmers Rouges.

Nous vous livrons les secrets de fabrication du prahoc...

(sans les odeurs) 

Fabrication de galettes de riz.

Fabrication de foyers de cuisson.

Adèle apprend le roulage des cigarettes.

Meule à riz.

Adèle en princesse chinoise.