dimanche 25 novembre 2012

Le groupe de Roluos



A une dizaine de kilomètres de Siem Reap, le groupe de Roluos, un ensemble de trois temples, correspond au premier site d’Angkor. Il remonte au VIIIème siècle.
Le Bakong est le temple le plus impressionnant. Entouré d’une large douve, il s’élève au-dessus de la jungle environnante.
Les temples de Preah Koh et de Lolei sont des groupes de tours en briques, jadis recouvertes d’une enduit blanc sculpté dont il subsiste quelques fragments. L’ensemble est assez émouvant.
Derrière le site du Lolei, nous découvrons un temple bouddhiste en activité où nous sommes invités par un jeune professeur d’anglais à rejoindre sa classe de bonzes. Les jeunes moines sont à la fois intimidés et ravis d’essayer leur anglais avec nous. Pendant près d’une heure nous échangeons sur nos modes de vie avec force détails. Nous apprenons que les moines ont interdiction de manger entre midi et le lendemain à l’aube. La question de l’alimentation semble les passionner au plus haut point ; ils doivent avoir très faim. Le jeune professeur est un ancien moine. Gwena lui demande s’il regrette son ancienne condition de bonze : il nous répond avec beaucoup de sagesse qu’il ne cherche pas à comparer, qu’il était très heureux comme bonze et qu’il est très heureux aujourd’hui comme professeur. C’est un trait de leur culture que de se satisfaire du présent. Poussée par sa curiosité, Gwena lui demande si c’est la raison pour laquelle les Cambodgiens sont tous si souriants. Il nous révèle le secret : le sourire leur permet de se défaire de toutes les émotions négatives et de ne conserver ainsi que les bonnes choses. Certaines expériences ultérieures nous montrerons que les excès d’humeur leur sont effectivement insupportables.

Le Bakong...






Le Preah Ko...

Le taureau Nandin, monture de Shiva.


L'écriture sacrée de l'Inde : le Sanskrit.



En classe avec les moines de Lolei.

Ta Prohm



De tous les sites d’Angkor, Ta Prohm est sans doute celui qui correspond le mieux à l’image que l’on se fait de ces lieux : les temples pris dans les racines géantes des fromagers et des ficus. L’Ecole française d’Extrême-Orient a en-effet pris le parti de conserver ce site dans l’état qui était celui dans lequel l’ensemble des sites ont été redécouverts par les premiers explorateurs européens. L’ensemble est d’un romantisme imparable, mais cette fois-ci la densité des touristes devient insupportable. Nous profitons un peu de ces ruines magnifiques mais ne nous y attardons pas trop.

 


 






Angkor Vat



C’est sous les rayons du soleil levant que se découvre Angkor Vat ; l’information semblait exclusive, mais quelqu’un a du parler, car à notre arrivée à 5h du matin, dans le noir, ce sont des milliers de touristes qui nous attendent. Surprise !
Tous nous retenons notre souffle au pied des étangs, fourbissant nos appareils photos. Lentement le jour se fait et Angkor surgit du noir. Les tours en ogives se découpent peu à peu et les premiers rayons viennent se réfléchir dans les pièces d’eau couvertes de nénuphars. L’instant est mythique. Cette vision symbolise à elle seule Angkor et tous les temples de l’humanité avec.
Précédant la foule, dans un silence feutré, nous pénétrons le temple. En élevant Angkor Vat à la gloire de Vishnu, Jayavarman VII préparait en fait son mausolée, dont toute la symbolique lui promettait l’éternité. Sur des centaines de mètres, les bas-reliefs racontent le Mahabbaratah ; dieux et démons s’y affrontent, s’y unissent dans « le barratage de la mer de lait » mythe fondateur hindoue, censé produire la « liqueur d’éternité ». Les asuras combattent des armées de singes, Vishnu, porté par Garuda, brandit des dizaines d’épées. Et toujours les Apsaras dansent !
Là encore nous rentrons avec le sentiment d’avoir été dépassés.

Reflet d'Angkor Vat...

...reflet de touristes.

Angkor Vat s'éveille... 





Nous sommes totalement dominés par la situation.

Quelques bas-reliefs...

 




Angkor Thom



Nous dédions notre première journée à la visite du site d’Angkor Thom, la dernière cité de l'empire Khmer, ceinte d'une muraille haute de 8 m et longue de 12 km où subsistent de remarquables édifices. Le Bayon, un temple-montagne aux 5 tours en forme de lotus, aux visages de pierres impassibles, symbolise le mont Méru de la cosmologie hindoue. Ses murs sont ornés de bas-reliefs qui racontent l’histoire troublée de l’empire, de ses luttes avec les voisins Cham. Leur réalisme et leur précision sont surprenants. On pénètre progressivement dans le temple, en en franchissant les enceintes successives, en en gravissant les escaliers successifs. On s’élève vers le cœur du mystère, on découvre la jungle environnante, on distingue les temples voisins. Petit à petit on prend conscience de tout ce qui fût autour : les palais, les temples, les bibliothèques, les rues, les maisons. Sur des hectares alentours, les blocs de pierres sculptées jonchent le sol, attendant de retrouver un jour leur place initiale. Il s’agit sans doute du plus grand puzzle de l’humanité !
Nous profitons des explications éclairées d’un guide francophone, grappillant quelques informations historiques et techniques, mais Le Bayon reste au-delà des mots.
Nous gagnons le Baphuon, autre temple-montagne, voisin du Bayon, en empruntant la longue chaussée de pierre surélevée qui y mène. De part et d’autres, encore des champs de blocs de grès ouvragés. Arrivés à son pied, nous sommes écrasés par l’imposante structure pyramidale, haute de plus de 60m. Nous en gravissons les paliers jusqu’à son sommet. Ici, peu de bas-reliefs, mais l’effet est tout aussi saisissant. La façade ouest s’appuie sur ce qui reste d’un gigantesque Bouddha couché, de 60m de long.
Nous quittons ce deuxième temple, passons à l’ombre des fromagers géants, dévoreurs de murs, pour atteindre le site du Phimeanakas, le palais royal, dont il ne reste rien si ce n’est des fondations, une enceinte et une esplanade d’entrée aux proportions gigantesques. Ses terrasses s’appuient sur des éléphants de pierre encore vaillants malgré leur âge. A son extrémité nord, la terrasse du roi-lépreux domine l’esplanade : elle était destinée à la crémation du roi.
A l’est, les reliefs de temples-tours nous font face et derrière, dans la jungle, entourés de pièces d’eau, dorment encore des temples.
Angkor Thom n’a pas fini de nous livrer ses secrets, mais stupéfaits nous rentrons.

La porte d'Angkor Thom...

...est gardée par d'abominables monstres.
 
Le Bayon...

et ses visages mystérieux.

La danse de l'apsara...

et autres bas-reliefs...



Devant le Baphuon.

Le Baphuon aujourd'hui...

et hier.
 



Le temple du Phimeanakas.


La terrasse des éléphants.

La terrasse du roi lépreux.

Temples dans la jungle...