dimanche 11 novembre 2012

Le plateau des Boloven : les Katus en vrai


A cause de la logistique familiale, il était difficile de ne pas en passer par une excursion touristique organisée pour découvrir le plateau des Boloven. En général, les routards louent une moto pour en faire le tour. Nous sommes conquis par la proposition de M. Vong, patron d'une guesthouse, auquel je consacrerai un article car il forme des Katus au tourisme et leur apprend l’anglais.
Nous commençons par la visite des plantations de thé et de café. L’arabica est une bonne source de commerce équitable pour les Laos et on ne peut que s’en réjouir car le tri des grains exige un travail colossal et extrêmement minutieux.
Le guide et le chauffeur Katus sont très enthousiastes et malgré leur anglais approximatif, nous apprennent plein de choses sur leur tribu. D’abord, tous deux en âge de se marier, ne souhaitent pas prendre une Katu pour épouse : cela coûte trop cher, c'est-à-dire plusieurs buffles. Ce n’est sans doute pas la seule raison, car, d’après ce que nous comprenons, il s’agit de mariages arrangés, évidemment, et ces jeunes veulent sans doute échapper à leur condition car les tribus qui restent vivotent en bord de route où elles se sont installées pour pouvoir y vendre quelques légumes et produits artisanaux.
Nous voyons d’abord un village Alaak, autre tribu, certes aussi animiste, mais pas si proche des Katus : une route les sépare.
Pendant que Valentine, Marie et Stéphane vont voir les cercueils sous leurs maisons sur pilotis, témoins des rites animistes, je reste surveiller Adèle qui joue avec les enfants, les cochons et les poules. Dans la maison sur pilotis réservée au rite du sacrifice du buffle, j’ai retrouvé les boucliers de la villa lointaine (maison de mes grands-parents), dont certains sont chez papa maintenant. J’imagine ces gens, à l’époque où bon-papa avait un de leur chef pour ami. Je me pose beaucoup de questions sur eux : Quelle est leur réalité aujourd’hui ? Il y a ce que nous voyons, ce qu’ils veulent bien nous laisser apercevoir et ce qu’ils cachent : les masques et les boucliers côtoient les antennes satellites et la télévision. L’école construite par M. Vong leur donne-t-elle une vraie chance d’être plus heureux, ou sert-elle de façade aux touristes pour les déculpabiliser de faire les voyeurs avec leurs gros objectifs et leurs poches remplies de bonbons et de crayons à distribuer aux enfants? Combien nos visites intempestives les troublent-ils ou à quel point trouvent-ils cela normal ?
Un père de famille de 3 enfants m’aborde en français avec une pipe à eau en bouche. Son français est assez bon mais nous nous comprenons mieux en anglais.
Je cherche à savoir ce qui les a poussés sur le bord de cette route. Il me dit qu’ils y sont venus dans les années 70. Je ne comprends pas bien si c’est la situation au Viêt-Nam qui les y a obligés ou si c’est un accord avec le gouvernement Laotien pour échapper un peu à leur pauvreté dans les montagnes. Mon guide touristique ne leur consacre que quelques lignes, il ne me sera d’aucune aide pour creuser le sujet. Il faudra que je trouve un moyen d’en savoir plus. 

La fabrication du thé expliquée par notre guide...






 
 Un caféier mûr pour la récolte.

Dans chaque fruit, deux grains.

Les grains d'Arabicas sèchent au soleil pendant 2 mois.

Le village Katu...

...et son poteau où le sacrifice du buffle est pratiqué.

Adèle chez les Katus...




Sous leur maison, les cercueils des Katus attendent.

Magnifique hamac en bambou tressé...

...irrésistible!

Des airs du trou de fer (cascade à la Réunion).


Mais nous sommes toujours aussi impressionnés.

Vue des Bolovens
Gong de tribus animistes
Leurs sacs à dos en vannerie sont bien plus chics que les nôtres...

On dirait un montage mais nous y étions pour de vrai et aussi heureux qu'il y parait.






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