Le trajet en mini-van se passe de manière assez désagréable: dès le départ, nous sommes entassés dans la fourgonnette, avec la climatisation en panne et pas de possibilité d'ouvrir les fenêtres à l'arrière. Pour couronner le tout, notre chauffeur roule à très vive allure sur une route défoncée. Sans doute coureur de jupons, il s'arrête à chaque jeune fille qu'il aperçoit et finit par en faire monter 3, dont une qu'il assoit à ses côtés pour lui conter fleurette. C'est donc tourné vers elle qu'il conduit, jetant seulement de temps en temps un regard distrait à la route.
Nous arrivons malgré tout sans encombres à Nong Khiaw, d'où nous allons prendre un bateau pour le village de Muang Ngoi qui porte le même nom que sa région.
Déjà les rives du fleuve Nam Ou offrent une vue magnifique sur des montagnes karstiques. Mais ce n'est encore qu'un aperçu des paysages somptueux que nous allons traverser en bateau.
Nous accostons et sommes aussitôt plongés dans l'ambiance pittoresque du village de pêcheur encore à l'écart du bruit et de la fureur du monde civilisé, ce qui fait son succès auprès des touristes. Des affiches nous demandent d'ailleurs gentiment de prendre en considération leur mode de vie paisible, c'est à dire de respecter le silence à partir de 10 heures du soir (heure a laquelle l'électricité des générateurs est coupée) afin de laisser petits enfants et personnes âgées au sommeil léger se reposer. Ils vont même jusqu'à dire qu'ils ne nous verront pas d'un mauvais œil si nous sommes ivres dans la journée, plutôt que le soir. Quelle image déplorable certains étrangers donnent-ils de notre monde à ces gens simples et adorables!
Nous traversons le village où Adèle toute excitée court après les poules, les canards, les chiens, les chats et les enfants avec lesquels elle s'amuse comme une folle.
À la nuit tombée, c'est le calme et l'intense nuit étoilée nous invite au sommeil. Valentine et Marie, dont la chambre jouxte un champ de vache, s'endorment avec le doux son de leurs cloches pour berceuse.
Le lendemain, nous nous levons de bonne heure pour commencer notre randonnée à une température décente. Nous avons beau avoir l'habitude de la chaleur à la Réunion, ici, c'est quasiment intenable entre 11 heures et 15 heures.
Après une heure de marche sur un petit chemin qui longe une rivière, nous voilà les pieds dans les rizières. Le spectacle est époustouflant! Les paysans s'activent sous leur chapeau conique pour récolter le riz arrive a maturité qui teinte le vert tendre d'une nuance dorée. Nous faisons une longue pause déjeuner aux heures les plus chaudes dans un village encore plus reculé. La vieille dame qui nous sert n'en finit pas de faire sourire ses rides à chacun de ses allers retours pour cueillir et cuisiner les liserons d'eau qui accompagneront en abondance notre riz gluant.
Nous suivons le chemin d'enfants en route pour la pêche et découvrons un coin de rivière parfait pour une baignade. En fin de journée, des paysans du coin nous y rejoignent pour faire leurs ablutions. Nos sourires réciproques ne compensent pas notre manque de communication. Quel dommage que nous ne parlions pas leur langue!
Le retour se fait un peu au pas de course car la nuit tombe très vite, le soleil disparaissant derrière les montagnes bien avant son coucher.
En bateau de Nong Khiaw à Muang Ngoi...
Vue du village de Muang Ngoi.
Nos bungalows dans la nature.
Petits, petits !
Un pêcheur jette son filet.
A pied dans les rizières.
C'est du riz, ça ?!
Nous nous arrêtons dans un petit village pour déjeuner.
Adèle se fait des amis.
Un rafraichissement mérité.
Lumières du soir sur les montagnes et les rizières...
C'est l'heure du retour.
Dans le tuk-tuk qui nous ramène à Luang Prabang, nous sympathisons avec Philippe. C'est un parisien qui a pris quelques mois pour voyager en solo au Laos et au Cambodge où il retrouvera son épouse en décembre. Des affinités culturelles nous relient tout de suite. Il s'avère qu'il connaît les livres de papa et que comme lui il fait partie de l'association des amis de Marcel Proust. C'est un compagnon de voyage charmant qui saura aussi captiver Adèle avec ses tours de magie à la fin du diner que nous avons partagé. Merci Philippe et bonne route !
Diner avec Philippe le magicien.