Capitale de la dynastie des Ngyuen, installée en 1802 par
l’empereur Gia Long au centre du pays, dans le but d’unir le nord et le sud,
Hué ne séduit pas au premier abord. Sommes-nous blasés après notre séjour à Hoi
An ? Ici, pas de vieille ville aux rues tortueuses et aux maisons pleines
de charmes.
Nous y empruntons des vélos pour partir à sa découverte. Notre
première visite est pour la citadelle et sa cité impériale. Encore une
fois nous découvrons un site en grande partie détruit par les guerres. Ce qu’il
reste de la cité impériale est…impérial ! Plusieurs kilomètres d’une
muraille haute de 6 mètres tenaient l’empereur, sa femme, ses concubines (Tu
Duc en avait 104 !) et sa cour à l’abri des regards et de tout contact
avec l’extérieur. Pour les occasions importantes, l’empereur apparaissait à son peuple depuis le Belvédère des Cinq Phénix qui surplombe la Porte du Midi. Il recevait ensuite ses
invités du haut de son trône dans le Palais
de l’Harmonie Suprême. Au-delà c’est le domaine de la Cité Pourpre Interdite, réservé à la famille
impériale. Les palais qui la composaient ont tous été détruits, mais une animation
vidéo la restitue dans toute sa splendeur…virtuelle. Quelques films nous
montrent les fêtes de la cour dans les années 20 et 30, ainsi que des
réceptions d’officiels Français. La perspective historique est
saisissante ! A-t-on jamais vu film montrant Louis XIV à Versailles ?
Le temps de l’empire n’est pas si lointain et les lieux si vides paraissent
encore habités.
Le lendemain nous visitons les dernières demeures de ces
empereurs : le tombeau de Tu Duc et celui de Minh Mang. Plus que des
tombeaux, ce sont de véritables résidences secondaires s’étendant sur des
dizaines d’hectares, où fleurissent les frangipaniers séculaires, où des
gardiens de pierres, des éléphants et des dragons veillent sur les tombes, où
les étangs et les pièces d’eau se succèdent et encadrent les petits pavillons
et les palais. C’est dans ces derniers que s’accomplit le culte des ancêtres,
que les morts et les vivants communiquent.
Nous finissons notre séjour à Hué par une longue promenade à
vélo le long de la rivière des parfums qui nous mène à la très symbolique
pagode Thien Mu. Avec sa tour octogonale de 21 mètres de haut, c’est une icône
du Vietnam. Et c’est d’ici que partit en 1963 le bonze Thich Quang Duc
pour Saigon où il s’immola par le feu pour protester contre le gouvernement
sud-vietnamien de Ngo Dinh Diem qui persécutait les bouddhistes. Le cliché du
bonze en feu fit le tour du monde et entraina la chute du régime de Diem.
L’automobile avec laquelle il fit le trajet de Hué à Saigon y est exposée.
L’empire, la présence française, la guerre : à Hué se
met en place une nouvelle pièce du puzzle très coloré du Vietnam, de son
histoire mouvementée, de la diversité de sa population, de la richesse de sa
culture. Encore une fois nous sommes conquis.
La Porte du Midi et le Belvédère des Cinq Phénix.
Dans la cité impériale.
Le Palais de l'Harmonie Suprême.
La salle de réception soutenue par 80 piliers
superbement laqués.
Le trône de l'empereur.
Encore un gradon. Chouette !
Maquette de la cité impériale...intacte.
D'importants travaux de restauration sont menés.
Le temple To Mieu...
et ses urnes...
On y vénère les empereurs disparus.
Le tombeau de Minh Mang...
La tour de la pagode Thien Mu.
Vue sur la Rivière des Parfums.
L'Austin du bonze.
Nous avons attrapé le virus: la bicyclette c'est bien pratique,
écologique et naturellement ventilé dans la chaleur. Bien sur, il faut
rester vaillant dans le flot de la circulation des motos mais je suis
épatée par la dextérité des filles avec leur guidon. Elles se faufilent
partout sans difficulté. Je suis moins à l'aise qu'elles!
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