mercredi 10 octobre 2012

Hué, l'impériale


Capitale de la dynastie des Ngyuen, installée en 1802 par l’empereur Gia Long au centre du pays, dans le but d’unir le nord et le sud, Hué ne séduit pas au premier abord. Sommes-nous blasés après notre séjour à Hoi An ? Ici, pas de vieille ville aux rues tortueuses et aux maisons pleines de charmes. 
Nous y empruntons des vélos pour partir à sa découverte. Notre première visite est pour la citadelle et sa cité impériale. Encore une fois nous découvrons un site en grande partie détruit par les guerres. Ce qu’il reste de la cité impériale est…impérial ! Plusieurs kilomètres d’une muraille haute de 6 mètres tenaient l’empereur, sa femme, ses concubines (Tu Duc en avait 104 !) et sa cour à l’abri des regards et de tout contact avec l’extérieur. Pour les occasions importantes, l’empereur apparaissait  à son peuple depuis le Belvédère des Cinq Phénix qui surplombe la Porte du Midi. Il recevait ensuite ses invités du haut de son trône dans le Palais de l’Harmonie Suprême. Au-delà c’est le domaine de la Cité Pourpre Interdite, réservé à la famille impériale. Les palais qui la composaient ont tous été détruits, mais une animation vidéo la restitue dans toute sa splendeur…virtuelle. Quelques films nous montrent les fêtes de la cour dans les années 20 et 30, ainsi que des réceptions d’officiels Français. La perspective historique est saisissante ! A-t-on jamais vu film montrant Louis XIV à Versailles ? Le temps de l’empire n’est pas si lointain et les lieux si vides paraissent encore habités.
Le lendemain nous visitons les dernières demeures de ces empereurs : le tombeau de Tu Duc et celui de Minh Mang. Plus que des tombeaux, ce sont de véritables résidences secondaires s’étendant sur des dizaines d’hectares, où fleurissent les frangipaniers séculaires, où des gardiens de pierres, des éléphants et des dragons veillent sur les tombes, où les étangs et les pièces d’eau se succèdent et encadrent les petits pavillons et les palais. C’est dans ces derniers que s’accomplit le culte des ancêtres, que les morts et les vivants communiquent.
Nous finissons notre séjour à Hué par une longue promenade à vélo le long de la rivière des parfums qui nous mène à la très symbolique pagode Thien Mu. Avec sa tour octogonale de 21 mètres de haut, c’est une icône du Vietnam. Et c’est d’ici que partit en 1963 le bonze Thich Quang Duc pour Saigon où il s’immola par le feu pour protester contre le gouvernement sud-vietnamien de Ngo Dinh Diem qui persécutait les bouddhistes. Le cliché du bonze en feu fit le tour du monde et entraina la chute du régime de Diem. L’automobile avec laquelle il fit le trajet de Hué à Saigon y est exposée.
L’empire, la présence française, la guerre : à Hué se met en place une nouvelle pièce du puzzle très coloré du Vietnam, de son histoire mouvementée, de la diversité de sa population, de la richesse de sa culture. Encore une fois nous sommes conquis.

La Porte du Midi et le Belvédère des Cinq Phénix.

Dans la cité impériale.

Le Palais de l'Harmonie Suprême.

La salle de réception soutenue par 80 piliers
superbement laqués. 

Le trône de l'empereur.

Encore un gradon. Chouette !
Maquette de la cité impériale...intacte.

D'importants travaux de restauration sont menés.



Le temple To Mieu...

et ses urnes...


 On y vénère les empereurs disparus.

Le tombeau de Minh Mang...




La tour de la pagode Thien Mu.

Vue sur la Rivière des Parfums.


L'Austin du bonze.


Nous avons attrapé le virus: la bicyclette c'est bien pratique, écologique et naturellement ventilé dans la chaleur. Bien sur, il faut rester vaillant dans le flot de la circulation des motos mais je suis épatée par la dextérité des filles avec leur guidon. Elles se faufilent partout sans difficulté. Je suis moins à l'aise qu'elles!

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